
En résumé :
- Dès 14 ans (Permis AM) : Accès aux scooters 50 cm³ et voiturettes, limité à 45 km/h.
- Dès 16 ans (Permis A1) : Autorise les motos et scooters jusqu’à 125 cm³ et 11 kW.
- Dès 18 ans (Permis A2) : La porte d’entrée principale, pour les motos jusqu’à 35 kW (47,5 ch).
- Après 2 ans de A2 (Permis A) : Accès à toutes les puissances via une formation « passerelle » de 7 heures.
L’univers de la moto fait rêver, mais il est protégé par une forteresse de sigles et de réglementations qui peut sembler impénétrable. Entre le permis AM, le A1, le A2, le A, les histoires de centimètres cubes (cm³), de kilowatts (kW) et de bridage, il est facile de se sentir complètement perdu. Pour un jeune qui rêve de son premier deux-roues, un parent soucieux de la sécurité de son enfant ou un automobiliste désirant changer d’horizon, la question reste la même : par où commencer et, surtout, qu’ai-je le droit de conduire ? L’objectif de ce guide n’est pas simplement de lister des règles, mais de vous donner une feuille de route claire et logique.
Nous allons déconstruire le parcours du motard non pas comme une série de contraintes administratives, mais comme un escalier progressif. Chaque marche, chaque catégorie de permis, a été conçue pour vous permettre de maîtriser en toute sécurité des niveaux de puissance et de responsabilité croissants. En comprenant la logique derrière le système, vous serez en mesure de planifier votre propre parcours, de choisir la bonne formation et d’anticiper les prochaines étapes vers la liberté totale. Nous aborderons également des concepts plus larges comme les motos électriques ou les scooters à trois roues qui s’intègrent dans ce paysage réglementaire.
Pour ceux qui préfèrent un format condensé, cette vidéo résume l’essentiel des conseils pratiques et des exercices à connaître pour bien débuter à moto. Une présentation visuelle pour compléter les informations de ce guide.
Cet article est structuré pour vous accompagner pas à pas, de la compréhension des unités de puissance jusqu’aux subtilités des formations. Vous trouverez ci-dessous le plan de notre exploration pour naviguer sereinement dans le monde du permis moto.
Sommaire : Comprendre chaque étape du parcours de motard
- Cm³ ou chevaux : le chiffre que vous devez vraiment regarder pour votre permis
- Passer son permis moto en 2025 : le guide complet de l’inscription à l’examen
- Le bridage A2 : comment une moto de 95 chevaux peut devenir votre première moto
- Rouler « débridé » : le jeu qui peut vous coûter des centaines de milliers d’euros
- Formation 125 ou vrai permis moto : quel est le meilleur chemin pour vous ?
- Le guide complet des 7 heures de la passerelle A2 vers A : à quoi vous attendre ?
- Scooter 50cc ou voiturette : le guide complet des véhicules accessibles avec le permis AM
- La passerelle vers le permis A : 7 heures pour vous préparer à un nouveau monde
Cm³ ou chevaux : le chiffre que vous devez vraiment regarder pour votre permis
La première erreur du débutant est de se focaliser uniquement sur la cylindrée (les fameux « cm³ »). Si ce chiffre donne une idée de la taille du moteur, il ne dit pas tout de sa performance réelle. La législation moto moderne ne s’y trompe pas et se concentre sur des indicateurs bien plus précis pour définir ce que vous avez le droit de conduire : la puissance en kilowatts (kW) et le rapport poids/puissance. Pour le permis A2, la règle est double : la puissance ne doit pas dépasser 35 kW (environ 47,5 chevaux) et le rapport puissance/poids doit rester inférieur à 0,2 kW par kilogramme.
Cette deuxième règle est fondamentale. Elle empêche de conduire des motos qui seraient certes dans la limite des 35 kW, mais si légères qu’elles se comporteraient comme de véritables machines de course, trop vives pour un motard en apprentissage. Une moto de 650 cm³ bridée à 35 kW et une autre de 300 cm³ développant 30 kW peuvent toutes deux être accessibles en A2, mais leur comportement sera radicalement différent à cause du poids et de la manière dont la puissance est délivrée (le couple). Pour bien visualiser, l’illustration ci-dessous met en perspective ces deux philosophies de moto A2.

Comme le montre cette comparaison, la moto plus lourde offrira souvent plus de stabilité et de couple à bas régime, la rendant plus « facile » au quotidien, tandis que la plus légère sera plus agile et joueuse. Le choix dépendra de votre gabarit et de l’usage que vous prévoyez. Comme le résume un expert, il faut dépasser la simple lecture de la fiche technique.
Le couple et le rapport poids/puissance sont des indicateurs beaucoup plus pertinents que la simple cilindrée pour évaluer une moto A2.
– Expert moto, Moto-Net
Ainsi, le véritable enjeu est de comprendre l’équilibre entre ces différents facteurs pour choisir une machine adaptée. Maintenant que cette base technique est posée, il est temps de se pencher sur le processus concret pour obtenir le précieux sésame.
Passer son permis moto en 2025 : le guide complet de l’inscription à l’examen
Le parcours pour obtenir le permis moto (catégorie A2) se décompose en plusieurs étapes clés. Tout commence par l’inscription dans une moto-école agréée. Une fois inscrit, le premier objectif est de réussir l’Épreuve Théorique Moto (ETM), un QCM spécifique au monde du deux-roues, distinct du code de la route automobile. Ce n’est qu’après l’obtention de l’ETM que vous pourrez vous présenter aux épreuves pratiques.
La pratique se divise en deux examens : l’épreuve hors circulation, plus connue sous le nom de « plateau« , et l’épreuve en circulation. Le plateau est la partie la plus technique ; elle vise à valider votre maîtrise de la moto à basse vitesse à travers différents exercices (slalom, freinage d’urgence, évitement…). L’épreuve en circulation, d’une durée d’environ 40 minutes, évalue votre capacité à vous insérer dans le trafic en toute sécurité et en respectant le code de la route.
Financièrement, il faut se préparer à un investissement conséquent. Selon les régions et le nombre d’heures nécessaires, le budget pour un permis moto A2 se situe généralement entre 1640 et 2240 euros TTC. Ce tarif inclut les heures de formation obligatoires (8h de plateau et 12h de circulation), les frais de dossier et les présentations aux examens. Le choix de la moto-école est donc une décision cruciale pour la réussite de votre projet.
Checklist d’audit : Choisir la bonne moto-école
- Vérifiez le taux de réussite officiel de l’établissement aux examens du permis moto.
- Informez-vous sur la flotte de motos : sont-elles modernes, bien entretenues et adaptées à votre gabarit ?
- Renseignez-vous sur l’expérience et la pédagogie des moniteurs ; un bon contact est essentiel.
- Évaluez la flexibilité des plannings de conduite pour qu’ils correspondent à vos disponibilités.
- Demandez une transparence totale sur les coûts, y compris les éventuels frais cachés (heure supplémentaire, nouvelle présentation à l’examen).
Une fois le permis A2 en poche, une question se pose souvent : acheter une moto nativement A2 ou opter pour un modèle plus puissant que l’on fera « brider » ?
Le bridage A2 : comment une moto de 95 chevaux peut devenir votre première moto
Le concept de « bridage » est au cœur de la philosophie du permis A2. Il permet aux jeunes motards d’accéder à des motos de moyenne cylindrée, valorisantes et bien équipées, en limitant électroniquement ou mécaniquement leur puissance à la limite légale de 35 kW. Cependant, toutes les motos ne sont pas « bridables ». La loi est très claire : une moto ne peut être éligible au bridage A2 que si sa puissance d’origine ne dépasse pas 70 kW, soit environ 95 chevaux. Il est donc impossible de brider une hypersportive de 150 chevaux pour la rendre accessible à un permis A2.
Cette règle offre un double avantage. D’une part, elle donne accès à un très large choix de modèles (roadsters, trails, sportives…) qui pourront être conservés après les deux ans de permis A2. Il suffira alors de réaliser l’opération inverse, le « débridage », pour retrouver la pleine puissance de la machine. D’autre part, cela permet aux motards de se former sur une moto avec un châssis, des freins et des suspensions conçus pour gérer une puissance supérieure, ce qui est souvent un gage de sécurité.
L’opération de bridage doit impérativement être réalisée par un concessionnaire ou un garage agréé. Le coût de l’intervention est variable, se situant entre 150 et 600 euros selon le modèle et la complexité de l’opération. Une fois la modification effectuée, le professionnel vous remet un certificat de conformité. Il est alors obligatoire de faire mettre à jour la carte grise du véhicule pour que sa puissance administrative corresponde à sa nouvelle puissance réelle. Cette démarche est indispensable pour être en règle vis-à-vis de la loi et, surtout, de votre assurance.
Choisir une moto bridable est donc un pari sur l’avenir, mais cela implique de respecter scrupuleusement les règles. La tentation de retirer le bridage avant la fin de la période probatoire peut être grande, mais les conséquences sont désastreuses.
Rouler « débridé » : le jeu qui peut vous coûter des centaines de milliers d’euros
Céder à la tentation de débrider sa moto A2 avant la fin des deux années réglementaires est une décision aux conséquences potentiellement catastrophiques. Sur le plan légal, conduire un véhicule dont la puissance ne correspond pas à celle autorisée par son permis est un délit. Cela expose le conducteur à une amende, une immobilisation du véhicule, une suspension du permis et l’obligation de repasser l’examen. Mais le véritable danger n’est pas là.
Le risque majeur est financier et concerne l’assurance. En cas d’accident, même non responsable, si l’expert mandaté par l’assurance découvre que la moto a été débridée, le contrat est considéré comme nul et non avenu. L’assureur refusera alors de couvrir les dommages, qu’ils soient matériels ou corporels. Pour les dégâts causés à votre propre véhicule, vous ne recevrez aucune indemnisation. Mais le pire concerne les dommages causés à un tiers.
En cas d’accident corporel grave, l’assurance du conducteur fautif est censée prendre en charge les frais médicaux, les indemnités pour invalidité et la compensation du préjudice de la victime, des sommes qui peuvent atteindre des sommets. Comme le souligne une analyse des risques liés à une moto débridée, si l’assureur se retire, c’est au conducteur de rembourser ces montants. La dette peut s’élever à plusieurs centaines de milliers d’euros, engageant le patrimoine du conducteur pour le reste de sa vie. Le jeu n’en vaut absolument pas la chandelle.
Le débridage sauvage compromet la fiabilité technique et la sécurité globale, notamment au niveau du freinage et des suspensions.
– Expert technique moto, Le Comparateur Assurance
Au-delà de l’aspect financier, le bridage A2 est une mesure de sécurité conçue pour favoriser une montée en expérience progressive. Le respecter, c’est se donner le temps d’acquérir les réflexes nécessaires pour maîtriser des puissances plus importantes.
Formation 125 ou vrai permis moto : quel est le meilleur chemin pour vous ?
Pour les titulaires du permis B (auto) depuis au moins deux ans, il existe une alternative au passage du permis A2 pour conduire un deux-roues léger : une formation de 7 heures. Cette formation, sans examen final, autorise la conduite de motocyclettes légères (jusqu’à 125 cm³ et 11 kW) et de scooters à trois roues de la catégorie L5e. C’est une porte d’entrée rapide et moins coûteuse pour s’initier aux joies de la moto, particulièrement adaptée à un usage urbain ou péri-urbain.
Alors, comment choisir ? La décision dépend essentiellement de votre projet. Si votre besoin se limite à des trajets quotidiens en ville, pour éviter les embouteillages et faciliter le stationnement, la formation 125 est une solution pragmatique et économique. Un scooter 125 cm³ ou une petite moto sera parfaitement adapté. En revanche, si vous envisagez des balades le week-end, des trajets sur autoroute, des voyages ou si vous êtes simplement attiré par des motos de plus grosse cylindrée, le passage du permis A2 est indispensable. Il est la seule voie qui ouvre, à terme, l’accès à toutes les catégories de motos.
Le facteur coût est également à prendre en compte. Bien que la formation 125 soit moins chère à l’entrée, il faut analyser le budget global. Selon une analyse du coût global sur 24 mois, l’ensemble « Formation 125 + moto » peut s’avérer proche de l’investissement « Permis A2 + moto » en incluant l’assurance et l’entretien. Le permis A2, bien que plus exigeant, représente un investissement plus durable pour un motard passionné. Il est donc crucial de vous interroger sur vos ambitions à moyen et long terme avant de vous décider.
Une fois le permis A2 obtenu et les deux années d’expérience accumulées, l’horizon s’élargit encore avec la dernière étape du parcours.
Le guide complet des 7 heures de la passerelle A2 vers A : à quoi vous attendre ?
Après deux ans de conduite avec le permis A2, le motard peut enfin accéder à la catégorie A, celle qui autorise la conduite de toutes les motos sans aucune limitation de puissance. Cette transition ne se fait pas automatiquement ; elle nécessite de suivre une formation complémentaire de 7 heures, communément appelée « passerelle A2 vers A« . Il est important de noter qu’il ne s’agit pas d’un examen : il n’y a pas d’épreuve à la fin, seule la validation de la formation par la moto-école est requise pour obtenir le nouveau permis.
La journée de formation se décompose en trois modules. Une partie théorique (2 heures) permet d’échanger sur les expériences des participants, d’analyser les situations de conduite complexes et d’aborder les spécificités liées à la conduite de motos plus puissantes (vitesse, freinage, phénomènes physiques comme l’effet gyroscopique). Ensuite, un module hors circulation (2 heures) se déroule sur un plateau technique. L’objectif est de se familiariser avec le poids et la puissance d’une grosse cylindrée, souvent celle de la moto-école, à travers des exercices de maniabilité.
Enfin, le module le plus long (3 heures) se déroule en circulation. Il s’agit d’une mise en situation réelle, sur des itinéraires variés (ville, route, autoroute), pour apprendre à doser l’accélération, à adapter sa conduite et à anticiper les dangers avec une machine dont les réactions sont beaucoup plus vives. Comme le disent les moniteurs, cette passerelle est bien plus qu’une formalité administrative. C’est un véritable coaching qui prépare psychologiquement et techniquement le motard au changement de dimension que représente le passage à une moto « full power ». Pour optimiser cette journée, il est conseillé de bien se préparer mentalement et de réviser les fondamentaux de la conduite.
Cette étape finale concerne les motards confirmés, mais le parcours du deux-roues commence bien plus tôt, dès l’adolescence.
Scooter 50cc ou voiturette : le guide complet des véhicules accessibles avec le permis AM
La porte d’entrée dans le monde du véhicule motorisé pour les plus jeunes est le permis AM, qui a remplacé le Brevet de Sécurité Routière (BSR) en 2013. Accessible dès l’âge de 14 ans, cette catégorie permet de conduire deux types de véhicules dont la vitesse est limitée par construction à 45 km/h.
Le premier et le plus connu est le cyclomoteur, plus communément appelé scooter de 50 cm³. Il s’agit de véhicules légers, automatiques pour la plupart, idéaux pour les premiers déplacements en autonomie en milieu urbain ou rural. Leur moteur ne doit pas dépasser 50 cm³ pour une motorisation thermique, ou une puissance de 4 kW pour une motorisation électrique. C’est le choix privilégié pour l’indépendance des adolescents.
Le second type de véhicule est le quadricycle léger à moteur, que l’on connaît mieux sous le nom de « voiturette » ou « voiture sans permis ». Ces petits véhicules à quatre roues, limités à deux places, offrent une meilleure protection contre les intempéries et une carrosserie qui peut rassurer les parents. Leur motorisation est soumise aux mêmes limitations que les cyclomoteurs. Le choix entre un scooter 50cc et une voiturette dépend donc principalement du besoin de protection, du budget et de l’environnement de conduite. Dans les zones urbaines denses, des alternatives comme les vélos électriques rapides (Speed Bikes), qui nécessitent également un permis AM, gagnent en popularité pour leur agilité et leur faible coût d’entretien.
Le permis AM constitue la toute première marche de l’escalier, axée sur la découverte de la route et des règles de base de la circulation.
À retenir
- Le permis A2 est limité à 35 kW et un rapport poids/puissance de 0,2 kW/kg.
- Le bridage n’est possible que pour les motos de moins de 70 kW (95 ch) d’origine.
- Rouler débridé annule votre assurance et peut entraîner une dette à vie en cas d’accident.
- La passerelle A2 vers A est une formation de 7h obligatoire, pas un examen.
La passerelle vers le permis A : 7 heures pour vous préparer à un nouveau monde
La formation de 7 heures menant du permis A2 au permis A est bien plus qu’une simple formalité. Elle marque le passage d’une conduite encadrée à une liberté totale, et avec elle, une prise de responsabilité considérablement accrue. Le gain de puissance peut être vertigineux : passer d’une moto de 47,5 chevaux à une machine qui en développe 100, 150, voire plus de 200, transforme radicalement l’expérience de conduite. Les accélérations, les reprises et les vitesses atteintes changent de dimension, et les risques associés également.
Cette formation est conçue comme une étape de décompression, un moment pour prendre conscience des nouvelles capacités de sa machine dans un environnement sécurisé, sous la supervision d’un professionnel. L’objectif n’est pas d’apprendre à rouler vite, mais d’apprendre à gérer la puissance. Cela signifie savoir doser l’accélérateur avec finesse, anticiper des distances de freinage plus longues et adapter son regard pour voir plus loin, car l’environnement défile beaucoup plus rapidement.
Le passage au permis A est souvent vécu comme l’accomplissement du parcours du motard. Cependant, il ne doit pas être considéré comme une fin, mais plutôt comme le début d’un nouvel apprentissage. La maîtrise d’une moto puissante demande de l’humilité, de la pratique et une remise en question permanente. Il est fortement conseillé, après la passerelle et l’acquisition d’une nouvelle moto, de reprendre ses marques progressivement, en commençant par des trajets connus et en augmentant la difficulté petit à petit.
Le parcours est désormais clair. L’étape suivante consiste à évaluer vos besoins, votre budget et vos ambitions pour vous lancer dans la catégorie qui vous correspond et commencer votre propre aventure sur deux roues.
Questions fréquentes sur le parcours du permis moto
Y a-t-il un examen final pour la passerelle A2 vers A ?
Non, la passerelle est une formation de 7 heures qui ne comporte pas d’examen final. Sa validation par la moto-école suffit.
Combien de temps dure la formation de la passerelle ?
Elle se déroule sur une seule journée et dure au total 7 heures, réparties entre théorie, pratique sur plateau et conduite en circulation.
Peut-on anticiper le passage de la passerelle ?
Oui, il est possible de suivre la formation jusqu’à 3 mois avant la date anniversaire des 2 ans de détention du permis A2.